vendredi, octobre 06, 2006

Gestion des cerveaux dans un contexte mondialise

Ne pourrons-nous pas gerer collectivement les cerveaux ou lieu de pleurnicher sur leur fuite? Pourquoi ne pas creer, renforce et enfin gerer un vaste reseau des specialistes dans different domaine et essayer de generer des orientations nouvelles dans le tiers-monde? Pourquoi ne pas suivre l’exemble du monde des affaires ou la chine de production se mondialise a pas de loup? Les grandes entreprises ne cherchent plus a territorialser sa main d’oeuvre au niveau de son siege general, plutot a connecter toutes les unites de maniere a degager cette synergie necessaire a la production de la connaissance. Puisque nous vivons a une epoque ou de plus en plus c’est sur l’intelligence economique et la connaissance technique (au sens large) que se cree la competitivite. La performance et la competitivite resulte de la montee inexorable du contenu en connaissances scientifiques et techniques dans les activites productives. Dans la mesure ou le capital physique (cuivre de Kinshasa ou petrole de Brazza) devient une variable secondaire par rapport a la capacite de mobiliser en reseau les intelligences des hommes, on assiste au basculement vers une division cognitive du travail reposant sur le fractionnement des processus de production selon la nature des blocs de savoirs qui sont mobilise. Ce processus n’est pourtant ni univoque ni uniforme dans l’espace, mais il favorise une polarisation nouvelle particulierement marquee pour ce qui concerne les activites intensives en connaissance. Dans la nouvelle division cognitive du travail, le facteur determinant de la competitivité d’un territoire depend de plus en plus du " stock " de travail intellectuel mobilisable de maniere cooperative par celui-ci.
Alors que le monde en train de virer vers ce type de pensee, les deux Congos se lamentent encore sur la fuite des cerveaux pour justifier (joyeusement) la remontee des semi-analphabetes dans les hautes spheres des etats.

dimanche, octobre 01, 2006

la democratie, les cadres et la reflexion au service du peuple

Je viens de discuter avec un ami au telephone il y a quelques instants. L’ami etait candidat depute aux elections de Juillet dernier et nous avons fais un bref survol de la situation telle qu’il l’a vecu. Bien que ce blog est destine aux discussions economiques (et developpement), je m’en vais juste glisser deux-trois mots sur quelques idees qui me sont venus de ce dialogue avec mon ami (fraichement entre dans la politique). Un proverbe chinois dit : « lorsque les vents du changement commencent a souffler, certains cherchent a se proteger du vent quand d’autres construisent des moulins a vent ».
Aujourd’hui, en RDC comme dans d’autres pays d’Afrique, les vents du changement apparente a la democratie nous conduisent vers un nouveau monde. Certains cherchent a s’abriter, d’autres cherchent a s’adapter pour en tirer le meilleur parti et ce souvent pour eux-memes et non pour le peuple. La democratie n’en est pas une sans le debat d’idees, sans la transparence des actions et sans la responsbilite du bilan. Le vote n’a de sens que lorsque le citoyen est a la fois forme et informe des choix (politiques ou economiques) qui se cachent derriere les hommes (candidats).
Etant donne que ce nouveau mode de gouvernement bouscule nos reperes, il cree plus de peur que que certitude, des frustrations du fait qde manque de debat de fond. Personellement, je crois en la democratie, pas celle qui pretend etre un pouvoir du peuple par le peuple (celle-ci n’existe pas dans les faits), mais celle qui respect el’interet general, l’interet du peuple par les elites au pouvoir. La panne de la democratie ou son impractibilite en RDC ou en Afrique (cfr Jacques Chirac : democratie un luxe pour l’Afrique) reste le fait de l’absence des cadres moralement et intellectuellement bien qualifies (et c’est depuis la precipitation qui a suivie l’independence). Le colonisateur l’avait-il fait expres ?
Il faut eduquer non pas la masse mais la minorite elitiste qui detient tous les moyens et leviers du povoir. Le peuple n’a de vision que celle de ses elites. Le peuple n’a de capacite que telle que geree par ses elites. Au-dela des apparences que les elites veulent faire croire au peuple il y a ce mythe que le peuple peut tout. Meme aux USA, on voit comment les elites autour du Pres. Bush manipule le peuple, leur cachant la verite, la remodelant a chaque fois et toujours reussisant a ‘recolter’ la confiance du peuple. Les USA sont pourtant la meilleure forme de democratie que nous connaissons. Aux USA les cadres agissent plus souvent pour l'interet du peuple (mieux d'une majorite du peuple) mais ce sont eux qui agissent, font des choix (bon ou mauvais) et se battent pour rester ou leguer le pouvoir aux gars d'en face. La democratie (ou son absence) nous revele le degre de maturite humaine et spirituelle (spiritualite ici pas dans le sens restraint de la religion mais de la capacite de maitriser ses instincts animaux et de faire prevaloir l'esprit et l'intelligence).
Eduquer les elites, les cadres, peut se faire de plusieurs manieres. Bien avant meme que je ne comprenne un peu les jeux du pouvoir, je croyais fermement aux avantages des think tanks (groupes de reflexion) comme generateur de l’auto-education ouvert a la societe. Il y plus d’une quinzaine d’annees deja, avec d’autres amis (dont celui avec qui on venait de discuter) on lancait un groupe de reflexion qu’on avait alors appele ‘La Cervelle’ . Maintenat plus que hier, il est urgent de generer les idees, dynamiser le debat, repandre les idees aupres du public, affronter les reactions, et enfin prendre les risques necessaires pour peser sur les choix qui transformeront notre societe. Pour que la technologie, la democratie et la science progressent, les idees (surtout celle vehiculees par les elites) doivent etre librement partagees.
Aujourdhui encore je plaide pour la relance des groupes de reflexion. Le debat public ne doit pas etre accapare par les seuls parti politiques. Les groupes de reflexion est un moyen moins couteux d’eduquer les cadres et la masse. Ces groupes permettent de continuer a alimenter la reflexion des cadres sur les enjeux economiques et sociaux d’aujourd’hui, et de prendre en compte le role majeur joue par les popuvoirs publics, dans la mesure ou ce sont ces instances qui sont au centre du processus de creation et de redistribution de richesse.
Le vent arrive et il nous faut construire un moulin a vent, reflechir et reflechir. La pauvrete de notre pays n’est –elle pas d’abord une affaire de reflexion ? On a tellement pris des raccourcis depuis l’independence (on avait pas d’alternatives a l’epoque) qu’on est jamais arrive au but qui pourtant etait dans notre champ de vision. Faut-il encore tenter des experiences de developpement ou politique sans une reflexion saine? N’est il pas raisonable de preparer le plan avant l’ouvrage ? Oohh ! C’est deja plus de trois mots que j’avais promis a l’intro de ce texte. Mon moulin ne marche pas deja ! Vite un reparateur, je dois me reposer.