samedi, avril 28, 2007

Et si les elites Congolaises etaient irresponsables?

Depuis la fin du moyen-age, la connaissance scientifique n’a cessee de prouver ses vertus de verification et de decouverte par rapport a tous autres modes de connaissance. C'est la connaissance « falsifiable » (dans le sens de Popper qui veut dire verifiable et susceptible de rejet) qui mene la grande aventure de la decouverte de l'univers, de la vie, de l'homme. Le système rigoureux de pensee qui s’organise autour de la science a apporte un fabuleux progres un peu partout sauf en Afrique. Desormais, le monde devenait capable de mesurer, peser, analyser le soleil, evaluer le nombre de particules l’univers, dechiffrer le code genetique et organiser la production des biens et services capables de hausser le bien-etre moyen. Au niveau de la prevision, se basant sur des simples regressions lineaires de Newton et des modeles plus complexe de relativite d’Einstein, la science permet une precision extreme dans tous les domaines de l'action, de l’economie jusque dans le guidage des vaisseaux spatiaux hors de l'orbite terrestre. La science a permis a l’humanite de se liberer du charlatanisme et de l’obscurantisme en mettant entre les mains de l’homme un outil rigoureux de perception de la realite et de prevision. La science a permis ainsi de resoudre des enigmes, de dissiper des mysteres et de rejeter des illusions et fantasmes.
Et pourtant, malgre ses bienfaits, il se trouve toujours des esprits qui rejette la rigueur scientifique parcequ’ils (ces esprits) ne peuvent fournir l’effort necessaire qu’exige ce « chemin de croix ».
Dans les annees 1960s, alors que l’optimisme beat était a son zenith dans les milieux des elites africaines, Rene Dumont predisait déjà que l’Afrique noire était mal partie. Peine perdue, les elites africaines etaient tellement occupees aux pas de danse de la fameuse hymne du bonheur negre ‘independance cha cha tozui e’ que personne n’osa visiter les hypotheses qu’avancaient Dumont. Aux africains, il était dis que l’effort n’avait pas d’importance puisque l’aide internationale fera l’affaire. Malgre que la production ne cessait de chuter partout, sauf au Botswana et Mauritius, les Africains etaient menes en bateau avec des conferences sur le developpement du continent, des initiatives, slogans et promesses fallacieuses. Des nombreux mecanismes de solidarite economique et financiere ont ete mise en place entre l’europe et l’afrique. L’echec est patent. Rene Dumont avait raison; il continue d’avoir raison, et ses modes de pensee aussi. Malgre cela, les elites africaines, et surtout celles de la RDC, demeurent fideles aux illusions multiples.
Toujours et toujours, les elites congolaises ne cessent d’exceller dans l’art de l’insoucience en dansant a chaque nouvelle initiative sans prendre le soin de recourir a des simples reflexions rigoureuses. On continue a leur repeter le meme refrain : le bonheur est cette fois derriere le virage. Pire, ils voient déjà ce bonheur alors que ceux qui ont une vision lointaine ne cessent de leur prevenir qu’il n’ya rien derriere le virage. Ils peuvent meme pas recourir au simple doute cartesien (vielle pourtant des siecles). Desormais, on est en presence d’une nouvelle forme de connaissance plus dangereuse que celle déjà abandonnee depuis le moyen-age : la falsification de la realite et le mythe. Les elites congolaises sont tombes victimes de leur propre piege a force de s’etre longtemps enferme dans leurs petits interets pecuniers. Elles se sont tellement flouees a tel point que la non-utilisation de toute rigueur de raisonnement pendant les dictatures successives, elles devenaient inaptes a toute forme d’exercice intellectuel, ce qui les releguait desormais derriere des aventuriers de tout bord: du petit caporal sans vision et sans instruction au general auto-proclame sans base morale. L’intellectuel ne produisait plus d’idee mais repetait les chants a la gloire du charlatan et du seigneur. Le retour au moyen-age ne pouvait plus mieux se faire.
Que reste-t-il d’une elite qui a perdu toute conscience si ce n’est leurs ames desormais vendues aux encheres ?