mardi, janvier 13, 2009

Comprendre la crise financière mondiale

Toute Cause a son Effet; tout Effet à sa Cause. Ce Principe implique le fait que les mauvais effets proviennent des mauvaises causes ou tout au moins d’une mauvaise combinaison entre des causes bonnes (ce qui produirait des effets indésirables, (« side effects » comme les disent les anglo). En d’autres termes, la loi de cause-effet implique que tout arrive conformément à la loi. Toute la science et l’histoire s’effondreraient si on niait cette loi de cause et effet.
Puisque le monde observe les effets de la crise financière, la première réellement globale, il apparait une sorte de mode de scruter les mauvaises causes qui nous ont conduis vers ces effets indésirables.
Pour Ben Bernake (le gouverneur de la FED, la banque ou réserve fédérale américaine, la crise financière est le résultat de la crise de la sub prime. Or, la crise qui frappe le marché des crédits immobiliers hypothécaires, de la Sub prime aux Etats-Unis (prêts hypothécaires à taux variables), s’est étendue aux bourses, banques et société et fond limités dans le monde entier et est loin d’être terminée.
Petite histoire d’une crisePour ceux qui n’étaient pas là pendant ces derniers mois, voici un bref aperçu de la situation :Après l’attentat du 11 septembre, et du fait des taux d’intérêt variable en baisse, commença une nouvelle montée dans la demande de bien immobilier, ce qui engendra deux bulles financières : celle du marché immobilier et celle des investissement boursiers.La bulle de l’immobilier fut celle qui explosa la première, en 2007, les taux d’intérêt ont atteint des sommets et les prix de l’immobilier aux Etats-Unis commencèrent à chuter. Les gens ne parvinrent pas à rembourser leurs emprunts et les banques et établissements financiers commencèrent à faire faillite. La chute qui toucha les Etats-Unis contamina les bourses, les banques, les sociétés et les fonds spéculatifs dans le monde entier. Les principales vagues furent ressenties en Asie, au Canada et en Australie. La crise n’épargna pas non plus de nombreuses entreprises, sociétés de production, de marketing et même le high-tech.Les effets des deux bulles précédemment citées continuent de perdurer et la sensation de crise économique mondiale est visible et augmente chaque jour davantage sur le terrain. La question posée est : combien de temps pourra-t-on encore rester stables lorsque des vents violents de crise soufflent dans les environs ? Sommes-nous en mesure d’exécuter une action quelconque afin d’empêcher les prochaines chutes ?La délicate harmonie mutuelleLa crise des crédits démontre combien nos systèmes sont liés de façon interdépendante et combien chaque infime mouvement peut mettre en danger la stabilité de tout le marché. Les crises engendrent une « contamination » d’autres intervenants et entraînent tout le marché au seuil de l’effondrement et sont une partie des signes de la globalisation économique. Toutes les tentatives de maintien de la possibilité de prévision des modèles économiques pour faire face à ces phénomènes ont abouti jusqu’à présent à un échec.Pourtant, des systèmes bien plus complexes et dépendant les uns des autres existent dans la nature, et fonctionnent en parfaite harmonie. Pourquoi, ici, un système aussi vital pour le bon fonctionnement de nos sociétés n’est pas capable de se maintenir de façon stable ?Comprendre les lois de la natureLe prix Nobel de physiologie ou de médecine le Pr Güther Blobel, chercheur dans la prestigieuse université Rockefeller à Institut médical de New explique que la science arrive à la conclusion que le principe de réciprocité est la clé de l’existence de tout le système de la nature. « Le meilleur exemple pour cela, dit Blobel, est les cellules du corps. Les cellules s’unissent les unes aux autres en donnant réciproquement au corps tout entier. Chaque cellule du corps reçoit ce dont elle a besoin pour vivre et tout le reste de ses forces elle les met au service du corps. » En fait, à chaque niveau de la nature une particule agit en faveur de la généralité à laquelle elle appartient, et ainsi elle trouve sa plénitude. La délicate harmonie mutuelle est ce qui permet la vie et c’est sur elle que se fondent tous les systèmes de la nature.La base des systèmes artificiels : l’égoïsmeLes systèmes artificiels que la société humaine s’est construites sont en totale opposition avec l’harmonie présente dans la nature. A la base du comportement humain initiant ces systèmes se trouve l’égoïsme, qui préfère toujours l’étroit intérêt personnel à l’avantage général, et qui entretient la course après la richesse, les honneurs et le pouvoir et également (voire principalement) au détriment des autres.Dans le contexte économique, nous voyons que les intérêts particuliers des détenteurs de capitaux et d’actions sont la priorité et la préférence des sociétés. Et certains vous diront : « de nombreuses sociétés aident la communauté et offrent un réseau sécuritaire social ». Cette action est certes louable, cependant il est clair que ce n’est qu’un désir basique de toute entreprise cherchant à embellir son image dans les médias et se faire de la publicité, ce qui au final est du même cadre égoïste.C’est précisément là où nous commettons une erreur : plus nous agissons chacun dans notre propre intérêt, plus cela nous mène à nous renfermer sur nous-mêmes, et plus nous découvrons à quel point nous sommes tous liés les uns aux autres à travers une série de systèmes sociaux et économiques - des systèmes artificiels dans lesquels nous sommes menottés sans pouvoir en échapper. Sans en prendre conscience, toute action, même la plus petite, peut engendrer des changements à l’autre bout du monde, et inversement. L’ego et la globalisation nous emprisonnent dans un cercle vicieux et ne nous laissent pas le temps de respirer.La question est : comment sommes-nous parvenus à une situation dans laquelle il nous semble qu’à chaque instant la terre peut s’effondrer sous nos pieds ?Au lieu d’ajuster le système de liens entre nous existant dans la nature, nous avons construit à côté un réseau supplémentaire, artificiel, basé sur l’égoïsme, sans comprendre que nous avons mis ainsi notre existence en péril.Une solution en vue ?Aussi étrange que cela puisse paraître, il ne nous reste pas grand-chose d’autre à faire que de changer nos habitudes. Comment ? Simplement grâce à l’éducation. Les gens doivent prendre conscience de la raison de la crise et comprendre qu’il existe des lois qui régissent l’ensemble du système de la nature. Les secousses vécues aujourd’hui viennent du fait que, nous, nous n’agissons pas selon ces lois. En faisant appel aux différents systèmes explicatifs, afin que les gens comprennent que notre société est interdépendante, autrement dit nous que sommes tous liés les uns aux autres. Cela est comparable à un corps de cellules où chaque cellule du système « humanité » doit comprendre que le modèle économique le plus avantageux pour elle est de s’inquiéter de la survie du système collectif, de s’inquiéter de l’autre. Il ne s’agit pas de construire une utopie, il s’agit d’opérer un changement de valeurs.
Tiré de Agora, 2008
et de RCE (Revue Congolaise D'Economie: http://www.congoeconomie.org)

jeudi, janvier 24, 2008

Les fonds souverains et leurs nouveaux roles

Conséquence de la crise du crédit, les capitaux se font plus rares. Et, en réponse, certaines banques se sont tournées vers un groupe d'investisseurs qui n’ont pas été touchés par la crise et ne rendent pas directement de comptes au marché : les fonds souverains. Faut-il s’en alarmer ?
Le 26 novembre, Citigroup, la plus grande banque du monde, annonçait qu'elle céderait pour 7,5 milliards de dollars de titres d'un rendement annuel fixe de 11%, et qui seront convertibles en actions, au plus puissant des fonds souverains, Abu Dhabi Investment Authority (ADIA).
Le 10 décembre, la banque suisse UBS annonçait par surprise qu'elle céderait elle aussi l'équivalent de 11 milliards de dollars d'obligations convertibles en actions, avec un rendement de 9,9%, à un groupe d’investisseurs parmi lesquels figurait the Government of Singapore Investment Corporation, ce qui est pour le moins intéressant puisque Zurich et Singapour sont deux places financières rivales. Neuf jours plus tard, c’était autour d’un des plus grands noms de Wall Street, Morgan Stanley, d’annoncer qu’il avait vendu 5 milliards de dollars de titres obligataires convertibles à la société d’investissement de la République populaire de Chine (People’s Republic of China Investment Corporation ).
Et c’est enfin Merrill Lynch qui juste avant la fin de l’année annonçait avoir cédé pour 5 milliards de dollars de titres au fonds singapourien Temasek.
Comme c’est intéressant… Voici des banquiers qui, le jour, justifient les fortes compensations qu’ils paient à leurs collègues en invoquant les contraintes du marché, un marché impitoyable et froid. Mais de nuit, quand les choses vont mal, ils sont secourus par l'argent facile des banques centrales, par la patience régulatrice et les capitaux frais des agences d'investissements gouvernementales. On a un peu l’impression que les banquiers pensent marché quand il s’agit de faire des profits, mais qu’ils apprécient l’argent public quand il s’agit du risque. Mais si nous mettons cela de côté, et si nous laissons également de côté pour le moment le problème de l’influence politique excessive des fonds souverains sur les entreprises dans lesquelles ils investissent, le rachats d'actions de banques par ces fonds est défendable sur le plan macroéconomique. L’émotion générale à propos de l’accumulation des réserve en Asie et au Moyen-Orient m'a toujours semblé un peu étrange. La capacité des pays à épargner ou au contraire à dépenser davantage que ne leur permettraient les capacités locales, me semble être un indicateur du succès de la finance globale, pas de son échec. Il me semble également plutôt raisonnable qu'après un boom de surinvestissement qui a mal fini, ou après la hausse soudaine des prix des denrées qu'ils exportent, certains pays choisissent d'épargner davantage que ce qu'ils pourraient investir chez eux.
Ce qui m’inquiétait, en revanche, c’est que cette épargne nationale, qui aurait dû profiter aux générations futures, n'était pas gérée dans une logique d’investissements à long terme, mais plutôt dans la perspective des banquiers centraux et dont le principal souci est la gestion des liquidités. Le vrai problème n'était pas la quantité nette de l’épargne, mais la concentration de l’épargne internationale sur des titres à court terme du Trésor américain. Cette concentration abaissait le taux du crédit sans risque et encourageait les prêts aux emprunteurs pauvres par des banquiers qui cherchaient à améliorer leurs marges. La concentration de la richesse nationale de beaucoup de pays d’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient sur des titres américains avait aussi pour conséquence une concentration de l'exposition au dollar américain.
Ce n'est pas seulement le problème de la concentration du risque, mais une mauvaise allocation de l’épargne nationale. Les investisseurs à long terme, qui ne s’inquiètent pas de la volatilité du marché au jour le jour, devraient bénéficier de primes de risque de marché et de liquidités en diversifiant leurs portefeuilles, en achetant des actions sous-évaluées et en investissant dans les économies émergentes ; pas en utilisant les instruments les plus sûrs et les plus liquides de l'économie la plus développée ! Même si c’était l'allocation appropriée pour les réserves liquides.
Mais ne devrions-nous pas cependant nous inquiéter de l'influence qu’auront sur les décisions des entreprises les États étrangers qui possèdent les fonds souverains ? Il est intéressant que ceux qui posent cette question ne voient souvent rien à redire à l'investissement militant de CALPERS et ABP, les deux plus grands fonds de pensions publics. CALPERS n'est-il pas un fonds souverain californien ? Qu’est-ce qui justifie qu’on dise non à un fonds souverain et oui à, disons, un fonds privé au conseil d’administration duquel figure d’anciens Premiers ministres et d’anciens présidents ?
Céder à la tentation du protectionnisme en matière d’investissements réduira la valeur des biens locaux et, comme toujours avec le protectionnisme, réduira la discipline gestionnaire. J'hésite à proposer une solution, mais là où il y a des inquiétudes légitimes, un compromis pourrait être de demander aux fonds souverains de céder leurs droits de vote à d’autres actionnaires ; le Dr. Helmut Reisen a émis cette idée lors d’un séminaire de l'ODCE Emerging Market Network. Mais d’une façon générale nous devons remercier notre bonne étoile d’avoir les fonds souverains et les encourager à jouer leur rôle d’investisseurs à long terme.
Avinash Persaud 17 Janvier 2008
Copyright Telos

jeudi, janvier 17, 2008

Fonds souverains Prédateurs ou sauveurs?

La planète compte près de quarante "fonds souverains". Ce terme abscons et un peu inquiétant se réfère à des investisseurs étatiques hétéroclites dont la puissance financière est estimée à plus de 3 000 milliards de dollars (2 035 milliards d'euros). C'est l'équivalent du PIB de la France et assez pour racheter toutes les entreprises du CAC 40. Les plus puissants sont issus des pays émergents d'Asie et du Moyen-Orient. Mêlant intérêts politiques et économiques, ces fonds suscitent l'inquiétude en Occident.
Qu'est-ce qu'un fonds souverain ? Il s'agit de fonds d'investissement dont les revenus sont propriété de l'Etat. Leur objectif est de faire fructifier des excédents budgétaires, dopés par les revenus pétroliers (Norvège, pays du Golfe, etc.) ou par les excédents commerciaux (Chine). Ils prennent la forme d'entités dédiées, comme le fonds ADIA d'Abu Dhabi, la China Investment Corp. (CIC) en Chine, ou d'entreprises étatiques, comme Dubaï Holding.
Leur existence ne date pas d'hier. Le premier fonds a été créé au Koweït dans les années 1950, celui de Singapour (Temasek) dans les années 1970. Mais l'explosion de leurs revenus, concomitante à l'envolée des prix des matières premières, les a mis sur le devant de la scène mondiale.
Où investissent-ils ? Les fonds souverains "font leur shopping" dans les grands groupes internationaux. Ils multiplient les participations directes dans des groupes emblématiques : du distributeur britannique Sainsbury (Qatar), au Nasdaq (Dubaï), la Bourse électronique de New York, en passant par la banque américaine Morgan Stanley (Chine) ou l'écurie de formule 1 McLaren (Bahreïn).
Ce phénomène est récent. Jusqu'à présent, les Etats investissaient dans des produits sans risque, comme des bons du Trésor américains. Mais "la nouvelle génération de leurs gérants, formée à la City ou à Wall Street, s'est familiarisée avec des techniques financières sophistiquées", note Julien Faye, associé pour le cabinet de conseil Bain à Dubaï. Les fonds ont développé des stratégies plus agressives. Mumtalakat, au Bahreïn, promet ainsi un rendement supérieur à 15 % par an et utilise "l'effet de levier", empruntant massivement pour doper ses rendements.
A quoi sert leur argent ? Aux Emirats arabes unis, où le revenu par habitant dépasse 41 700 dollars, "on sait que la richesse ne durera pas", confie Ashraf Hambi Fouad, chez Mubadàla à Abu Dhabi. Les fonds préparent ainsi activement l'après-pétrole, faisant fructifier la manne pour la faire durer. Ils visent aussi à diversifier les sources de revenus et à développer l'industrie locale. CIC, le fonds de Pékin, devrait ainsi consacrer les deux tiers de ses 200 milliards de dollars au financement d'entreprises chinoises.
Faut-il les craindre ? Le flou qui les entoure fait redouter des ambitions plus politiques (espionnage industriel ou contrôle d'industries stratégiques) qu'économiques. Début 2006, l'entrée au capital de Dubaï Ports World dans les activités portuaires aux Etats-Unis a suscité une vive polémique. Et depuis, les réflexes protectionnistes se sont accentués.
L'Allemagne étudie un dispositif pour préserver ses industries-clés, soutenue par le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. En octobre 2007, le G7 a mandaté le Fonds monétaire international (FMI) pour définir un code de conduite et obliger ces investisseurs à plus de transparence.
Début janvier, Nicolas Sarkozy a assuré que la France assumerait "le choix politique, stratégique, de protéger ses entreprises". Mais avec une croissance en berne, le discours change : la France est "ouverte aux fonds souverains", si leurs intentions sont "sans ambiguïté" et leur gouvernance "transparente", vient de se raviser M. Sarkozy, lors de son passage à Riyad.

vendredi, décembre 21, 2007

Africa said no to trade deals as demanded by EU

Most African leaders yesterday rejected new trade deals demanded by the European Union, dealing a blow to efforts to forge a new economic partnership at the first EU-Africa summit in seven years.
Senegalese President Abdoulaye Wade bluntly dismissed Brussels' pressure to impose new trade deals by December 31, when a waiver by the World Trade Organization on preferential trade arrangements for developing countries expires.
The EU wants to replace expiring trade accords with so-called Economic Partnership Agreements (EPAs) or temporary deals, which anti-poverty groups have criticized for failing to provide protection for Africa's poor farmers and its fragile industry.
"We are not talking any more about EPAs, we've rejected them ... we're going to meet to see what we can put in place of the EPAs," Wade angrily told reporters on the second and final day of the summit on the banks of Lisbon's Tagus River.
"I agree with this spirit of creating a new relationship (with Europe), but we have to define what that relationship is," Wade said, adding: "It's clear that Africa rejects the EPAs".
While around a dozen African countries have recently agreed interim trade deals with the EU, most African leaders argue they need more time to prepare their weaker economies and societies for the impact of the end of preferential trade arrangements.
European Commission President Jose Manuel Durao Barroso rejected the African charge Brussels had strong-armed countries over trade, saying in a statement it was "indispensable to safeguard trade flows" between Europe and Africa after December 31.
"Our objective has always been and remains to conclude Economic Partnership Agreements which aim at strengthening regional integration and bring genuine development to African countries," Barroso said.
"Obviously this is difficult because it implies change," Barroso said. "It is a challenge for both Africans and Europeans and will require time."
The Europeans aimed at the summit to agree an action plan to revitalize future ties with the African continent.
The atmosphere at the meeting had already been strained by differences of opinion over how to deal with Zimbabwe's leader, Robert Mugabe. German Chancellor Angela Merkel said Africa's image was being damaged by a lack of resolve to stop human rights abuses in Zimbabwe.
The two continents, close neighbors through geography but worlds apart in terms of development, held their first summit in seven years hoping to put in place mutually beneficial trade terms and cooperation over immigration and peacekeeping.
But the thorny trade issue, which was especially pertinent because of the end-of-year deadline, upset the summit's efforts.
Merkel said EU leaders would discuss trade with Africa at an EU summit on Friday. "We are going to look again if Europe can be more flexible," Merkel told reporters, adding the December 31 deadline was not fixed in stone.
An EU spokesman said foreign ministers would meet today to discuss whether to raise tariffs on African nations that reject accords.
"From a legal point of view there is this possibility (to raise tariffs), but we have to take a political decision," said European Commission spokesman Amadeu Altafaj Altafaj.
Anti-poverty campaigners argued the trade deals would be damaging for poor African economies.
"Europe must desist from this madness and commit to do all they can to ensure countries are not made poorer by ill-thought out trade deals. They must stop pressuring the remaining countries to sign," said Oxfam trade spokeswoman Amy Barry.
Source: China Daily.

lundi, décembre 10, 2007

La Banque du sud est ne (une idee de Chavez)

La Banque du Sud, qui se veut une riposte latino-américaine au Fonds monétaire international (FMI), a été lancée, dimanche soir 9 décembre, à Buenos Aires, au cours d'une cérémonie à laquelle participaient six des sept présidents des pays d'Amérique du Sud impliqués dans ce projet : le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, l'Equateur, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay.
"Cette banque doit être le premier pas vers une monnaie commune à l'Amérique du Sud", a déclaré au cours de la cérémonie le président bolivien, Evo Morales. Cette banque régionale, dotée au départ d'un capital de 7 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros), a pour vocation, a expliqué le président brésilien, Luis Inacio Lula da Silva, de "financer des projets dans des secteurs-clés de l'économie, comme les infrastructures, la science et la technologie, et pour la réduction des inégalités dans la région".
Le projet est né de la volonté d'Hugo Chavez de contrer les Etats-Unis et les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI). Le président vénézuélien considère ce dernier comme"une malédiction, dont les politiques de choc ont apporté la faim, la misère et la violence à nos peuples", a-t-il dit à son arrivée dans la capitale argentine.
BESOINS DE CAPITAUX
En cela il y a bien ici un laboratoire d'expériences qui explique que le mouvement altermondialiste, après avoir rêvé avec le Brésilien Inacio Lula da Silva, se tourne avec intérêt vers MM. Chavez ou Morales, dont les discours plus radicaux font écho à leur désir d'un " autre monde". L'expérience de Lula montre cependant que l'euphorie des lendemains de victoire peut vite se fracasser sur une réalité économique qui, pour le Brésil comme pour d'autres pays de la région, reste marquée par les contraintes d'un lourd endettement et d'un important besoin de capitaux étrangers pour financer le développement. A l'exception de M. Chavez qui surfe sur la rente pétrolière, les équipes au pouvoir y sont, à des degrés divers, confrontées.
Elu en novembre 2004, Tabaré Vasquez, le premier président socialiste de l'Uruguay, a dû signer en juillet 2005 auprès du Fonds monétaire international (FMI) un accord de prêt de 1,1 milliard de dollars pour trois ans qui inscrit la politique économique du pays dans la continuité et soumet les finances publiques à une cure d'austérité qui ne laisse aucune place à la satisfaction des attentes sociales. Les tensions n'ont pas tardé à apparaître au sein du Front élargi, la coalition au pouvoir.
En Bolivie, M. Morales, à la tête du pays le plus pauvre de la région, devra vite composer avec les équipes du FMI, de la Banque mondiale ou de la Banque interaméricaine de développement (BID), qui sont — le pays n'ayant pas accès aux marchés financiers internationaux — les principaux bailleurs d'une économie sous perfusion d'aides étrangères.
L'Argentine et le Brésil se sont dégagés de la tutelle du FMI en remboursant de façon anticipée leurs créances, mais, si les intentions de Nestor Kirchner demeurent floues, Lula a en revanche montré depuis son élection en 2002 qu'il avait opté pour une parfaite orthodoxie monétaire et qu'il misait avant tout sur une insertion réussie dans l'économie mondiale pour financer ses promesses sociales. Quitte à décevoir ses électeurs.
La mise en cause d'une libéralisation à tout va qui traverse le sous-continent se traduit par un rejet de son symbole le plus fort : la place occupée par les multinationales dans le secteur des matières premières. Gaz en Bolivie, eau en Argentine et en Uruguay... là encore un équilibre est attendu entre la volonté populaire de se réapproprier une source de richesse ou un besoin vital et la nécessité de ne pas faire fuir les investisseurs étrangers. "La Bolivie veut investir. Elle a besoin des investisseurs, adéclaré M. Morales le 13 janvier, mais les investisseurs doivent être des partenaires du gouvernement." Il s'adressait à... Lula, inquiet du sort de la compagnie nationale brésilienne Petrobras, implantée en Bolivie et responsable de 44 % de la fourniture de gaz dans le pays, aux côtés de Total, Repsol ou Exxon, dont le nouveau président bolivien a indiqué qu'il souhaitait renégocier les contrats. Après le départ de la française Suez d'Argentine, de l'américaine Bechtel de Bolivie, c'est sur ce terrain que l'Amérique latine de gauche a pour l'instant marqué sa différence.

dimanche, octobre 28, 2007

l’Internationalisation des entreprises chinoises

L’actuelle transition chinoise reste pour bien des Occidentaux une zone de mystères. « La Chine ne se banalise pas », écrit Thierry Sanjuan, professeur à la Sorbonne. « Il est clairement impossible, poursuit-il, de coller aux réformes chinoises le calendrier et les modalités des transitions des anciens pays communistes vers l’économie de marché. La Chine n’est pas la Russie post-soviétique, ni non plus une nouvelle Amérique libérale en devenir. »
On croira d’autant cette spécificité après avoir lu cette autre appréciable étude conduite par la commission Asie-Pacifique des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) qui porte sur les multinationales émergentes chinoises. Le rachat par Lenovo, de la division PC d’IBM, comme celle des téléviseurs de Thomson par TCL ont défrayé la chronique. Le parti pris très libéral de l’enquête n’en réduit pas la portée quant à la recherche des mécanismes de ces entreprises. Toutes issues du secteur public, réformées à marche forcée au prix de plus de 140 millions de licenciements, elles sont encore liées à l’État chinois qui reste « le grand, sinon l’unique décideur des stratégies d’entreprises à l’international, fussent-elles officiellement "indépendantes" ». Pour mieux encadrer et faire grandir des champions nationaux, une grande commission de rang ministériel a été créée en 2003. Un contrôle étroit lui permet d’intervenir dans la nomination des dirigeants des firmes. Exemple : la China Télécom, dont l’État ne détient officiellement que 17 % des parts. Les investisseurs étrangers qui flashent sur les potentialités du vaste marché chinois et les bas coûts salariaux ont souvent été pris de court : « …Un comité exécutif chinois comporte toujours le secrétaire du parti de l’entreprise, lequel est le dernier à s’exprimer lors des réunions dudit comité. Aucune stratégie significative d’entreprise, surtout à l’international, n’est donc menée sans l’aval du parti », estiment les auteurs.
Pour autant, dans la compétitivité mondiale, les « championnes » chinoises ne sont encore qu’en phase d’apprentissage. L’affaire TCL-Thomson n’a pas été bonne pour les Chinois. L’entité rachetée n’était pas rentable. De même, Lenovo a dû reprendre à son compte cinq cents millions de dollars de passif d’IBM, en plus du prix payé. Pour le moment donc, pas de déferlante chinoise prévisible, notent les auteurs qui insistent sur le fait que le pays malgré une croissance à deux chiffres reste globalement pauvre.
[Dictionnaire de la Chine contemporaine, sous la direction de Thierry Sanjuan. Éditions Armand-Colin, 2006].
L'internationalisation des entreprises chinoises demontre l'importance de l'innovation au niveau des strategies de competitivite industrielle. Le transfer technologique ne se fait plus en attendant que les multinationales vous apportent leur savoir-faire techno au niveau local. Plutot, il vaut mieux se donner l'ambition et les moyens de control sur certaines 'generatrices' des technologies de pointe afin de partager a la source les nouvelles decouvertes. Ces lecons, de nos jours, ne peuvent venir que de l'empire du milieu.

vendredi, octobre 19, 2007

Le pret angolais jette la lumière sur les liens avec la Chine

A l'heure ou les millairds chinois font danser les Congolais (les vivants et les morts), un coup d'oeil a un precedent de l'empire du milieux en Angola pourra faire reflechir (pour ceux qui n'ont pas encore perdu cette faculte).
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Angolan loan casts light on ties with China
Angola has admitted that one of the loans that have formed a pillar of its strong commercial ties with China amounted to less than a third of what had been previously thought.
In a rare statement on the subject, the Angolan Finance Ministry said on Thursday the 2005 line of credit from the Hong-Kong-based China International Fund (CIF) was worth $2.9bn (£1.4bn, €2bn) rather than the $9.8bn figure quoted by the World Bank, which was based on government statistics.
The statement was issued after a senior government official, Aguinaldo Jaime, who runs Angola’s economic policy, had hinted in an interview with the Financial Times that the CIF loan had run into difficulties.
His remarks were seized on by World Bank officials and diplomats who have long been seeking to see through the secrecy cast by Luanda and Beijing over the two countries’ ties.
They fuelled speculation in Luanda that the recent suspension of some Chinese-funded projects in Angola was due to problems with the CIF loan. They also reinforced the theory of many analysts that the official figures quoted for China’s support to Africa were often very unreliable.
Chris Alden, the head of a new “China in Africa” project at Johannesburg’s South Africa Institute of International Affairs and author of a book on the relationship, said: “Basically the figures both out of China and Africa are fairly suspect. We China-watchers are far too reliant on government-published figures but they have no comparative basis. Often statistics are cobbled together from leaks.”
The CIF is the construction arm of Beiya International Development, which imports oil from Angola to China. It has won a range of construction projects in Angola as the government rebuilds infrastructure devastated in the 27-year on-off civil war that ended in 2002.
But diplomats and aid workers say work on many of these projects has ground to a halt, intensifying suspicions that the construction companies hired by the CIF have not been paid.
Thursday’s statement also clarified confusion over another set of Chinese loans to Angola, via China’s Exim Bank. The finance ministry said they were worth $4bn.
The Angolan government has long refused to comment on the CIF loan. It is controlled by the Cabinet of National Reconstruction, headed by a general close to President José Eduardo dos Santos, who has ruled since 1979. Human rights groups accuse the cabinet of misusing some of the funds and call for greater transparency in their disbursement.
Mr Jaime, a leading reformist, distanced himself from the arrangements. “It’s not managed by me,” he said. “It’s managed by other administrative entities. It’s concessional lending and some of the loans are not supposed to be repaid so I don’t have exact figures.” The CIF loan was not “fully commercial”, he said. “It’s more political. Some of it is not to be repaid. It’s highly political, probably dealt with at the highest level.”
The CIF told the FT the appropriate person was not available to comment on the size of the loan or on the progress of the projects.
Representatives of the CIF can be seen driving around Luanda in branded vehicles. Its website includes a range of Angolan projects, including rebuilding the Benguela railway, which when completed will open up southern Africa. But its relationship with the government and its financing are opaque.
“I’d like to know how much was lent?” said one senior western diplomat. “How much was disbursed? And what are the terms of the loan?”
Lucy Corkin, an expert on Angola’s relationship with China from the University of Stellenbosch’s Centre for Chinese Studies, said the saga was a reminder of the complexity of China’s links with Africa.
“There are various different actors and parallel structures in terms of China’s financing in Angola,” she said. “The fact that they [CIF] are collaborating with the cabinet [of national reconstruction] means they have access at a very high level. They are very visible in Luanda, but there is no real clarity as to the extent of their operations.”
By Alec Russell (October 19 2007), The Financial Times Limited 2007